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Annie Kurkdjian

L’art d’Annie Kurkdjian met le dessin au premier plan de son travail, il est son architecture. Ses œuvres nous invitent à nous promener dans des psychés denses, déconcertantes ou apaisantes, où le dessin, qui n’est pas sans parenté avec l’œuvre de Topor, véhicule la solitude et l’isolement des personnages. Il offre pourtant une harmonie issue d’une forme d’adaptation aux éléments de la vie d’ordre émotionnel, physique ou circonstanciel.

Les personnages sont audacieux alors même qu'ils doivent se plier à ces espaces contraints. La précarité des situations envisagées nous déstabilise et il est difficile de situer les personnages de Kurkdjian dans l’évolution qu’elle leur a assignée ou ce qui leur reste à accomplir. Ils sont à la fois poignants et frissonnants d’humanité. C’est sans doute cette dimension de l’inaccompli, du secret que ponctuent les chats de Kurkdjian.  Tout semble fluide, incertain, alors que ses mains emblématiques, où l’on retrouve l’ornementation de l’arabesque, matérialisent ce désir de s'accrocher au tangible pour revenir à une réalité plus rassurante.

Née en 1972, Annie Kurkdjian a dû endurer seize années de guerre civile. C’est une enfance marquée par le bruit des bombes, la terreur, l'insécurité permanente, l’irrégularité des choses ordinaires.

Arménienne, elle porte déjà en elle, à travers l'histoire de sa grand-mère le traumatisme du génocide. A l'âge de douze ans, alors que la famille s'apprête à fuir le Liban pour la France, elle perd son père dans un violent assassinat pour vol et découvre le lendemain, dans les journaux, la photographie de son corps gisant, criblé de balles. Jeune adulte, elle souffre de PTSD (stress post-traumatique) et prend conscience qu’elle lui faut trouver un exutoire à la souffrance inscrite dans son corps. Après une période de tâtonnement où elle s’essaie successivement à des études de gestion, de théologie, d’art et finalement de psychologie, Annie Kurkdjian poursuit sa formation par un diplôme de l’académie des Beaux-Arts de l’Université libanaise. Annie décide de tourner la page et commence une nouvelle « vie d'artiste », avec des expositions régulières en France, au Liban, Bahreïn, la Jordanie et plusieurs autres pays.

Figure remarquée de la scène artistique moyen-orientale, son travail a été récompensé par plusieurs prix. Elle est lauréate du Prix de la ville de Fontenay-sous-Bois (2014), du Prix Jouhayna Baddoura (2012), du Premier Prix de Peinture Figurative de l’Atelier-Z (2011), et de la Mention Spéciale du jury au Salon Sursock, Beyrouth (2010). Son travail a été acquis par des collectionneurs, des particuliers, des galeries, et figure dans les collections permanentes des institutions et des musées, dont : Centre Intermondes, à La Rochelle en France, Burlington City Arts, à Vermont, aux Etats Unis, Musée de Tessé, du Mans, la Mairie de Fontenay-sous-Bois en France, l’Université de Balamand au Liban et Jordan National Gallery, à Amman en Jordanie.

Elle décrit son art comme une forme d’auto-thérapie et son travail comme des peintures « existentielle » dans lesquelles elle explore les gens et leurs relations les uns avec les autres.

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